Fixé par la Banque de France chaque trimestre, le taux d’usure est remonté cet automne. Quel est l’impact de cette annonce sur les prêts immobiliers ? Nous vous expliquons tout.
TAEG, taux d’usure, de quoi parle-t-on exactement ?
Le TAEG (taux annuel effectif global) est le taux dont parle le banquier au moment de la souscription du prêt. Il indique le coût total du crédit pour le consommateur. Il inclut le taux nominal (qui permet de calculer les intérêts du prêt), mais aussi les frais de dossier, les coûts d’assurance, etc. C’est ce taux qui permet de comparer les différentes offres de crédit, notamment dans le cas d’un emprunt immobilier.
Le taux d’usure est fixé par la Banque de France chaque trimestre pour le trimestre suivant. Il correspond au taux maximal autorisé pour les banques qui prêtent de l’argent en France. Il est calculé en fonction des taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit augmentés d’un tiers. Il varie selon la somme empruntée, la durée du prêt mais aussi sa catégorie (il est différent s’il s’agit d’un crédit à la consommation, d’un prêt à taux fixe ou variable, etc.) : ces catégories sont elles aussi définies par la Banque de France.
Quels seront les effets de la hausse du taux d’usure en octobre 2022 ?
Le taux d’usure a été relevé en octobre. La conséquence de cette décision est que le taux maximum légal du crédit immobilier est passé à 3,05% pour un prêt d’une durée de 20 ans et plus, et à 3,03%, pour les prêts d’une durée inférieure.
Les répercussions du relèvement du taux d’usure se font sentir particulièrement dans le domaine du prêt immobilier. En effet, il était jusqu’alors considéré par les professionnels comme étant trop bas, ce qui avait comme conséquence de réduire les marges des banques et de faire baisser le volume des crédits accordés. De plus, le taux d’usure était également déconnecté, depuis l’été, de la hausse rapide des taux d’intérêt, ce qui avait pour conséquence que les banques le dépassaient régulièrement. Elles devaient donc refuser des dossiers, puisqu’elles n’ont pas le droit de prêter avec un TAEG supérieur au taux d’usure.
Avec un taux d’usure qui est en octobre à 3,05% (contre 2,57% sur le trimestre précédent), c’est donc une embellie pour les établissements de crédit. Cependant, comme les taux des prêts immobiliers continuent à grimper, cette accalmie sera probablement de courte durée. Comme le crédit devient de plus en plus cher, dans un contexte difficile qui cumule inflation et tension dans le marché immobilier, de nombreux dossiers de demande de prêt immobilier risquent encore d’être retoqués.