Ils existent depuis de nombreuses années, mais la crise du Covid-19 leur a mis un coup de projecteur : zoom sur les drives alimentaires.
Le drive, une solution pour faire ses courses qui fait son chemin
Les grandes enseignes l’ont compris depuis longtemps : face aux nouveaux modes de consommation, et afin de satisfaire une clientèle toujours plus soucieuse de passer moins de temps à faire ses courses alimentaires, elles ont toutes développé leurs drives. Apparus vers 2010, ils sont ainsi de plus en plus appréciés des consommateurs : on compte 5113 drives alimentaires en France selon une étude Nielsen de mai 2019.
Contrairement à d’autres pays qui préfèrent la livraison à domicile, la France s’illustre par son choix du drive pour les produits alimentaires, qui concerne 8 achats sur 10 selon l’étude Nielsen. De plus, les achats en drive sont routiniers et dénotent ainsi une certaine fidélité : ils ont lieu une fois par mois en moyenne, ce qui correspond aux courses mensuelles “de fond” des ménages. D’ailleurs, en termes de profil, ce sont plutôt les familles qui optent pour le drive, notamment celles qui ont des enfants en bas âge, comme le démontre la liste des produits phares des drives : couches, alimentation infantile, produits de toilette pour bébés, compotes et yaourts.
Les effets de la crise sanitaire sur les drives
Pendant le confinement, les Français ont été nombreux à se tourner vers les drives, qui génèrent moins de contact et donc de contaminations possibles. D’autre part, la crise sanitaire a aussi vu le développement des drives locaux avec des producteurs de fruits, légumes, viande, etc. qui se sont regroupés pour proposer à leur clientèle une continuité dans leurs habitudes de consommation.
En effet, si les points de vente physiques regroupant plusieurs producteurs locaux étaient déjà en plein développement, ceux-ci se sont adaptés pour la plupart, lorsque c’était possible, aux circonstances. Certains avaient déjà un site e-commerce et ont pu continuer leur activité. En l’absence de site, les autres ont su proposer la commande par téléphone ou par mail, avec des retraits des commandes à des heures définies et dans le respect des gestes barrières. L’état d’urgence sanitaire n’étant plus d’actualité, certains points de vente physiques ne fonctionnent plus en drive, mais d’autres ont conservé voire développé ce service, ou encore proposent la livraison.
Le “Drive tout nu”, un projet qui fait son chemin
Le concept du Drive Tout Nu est à la fois simple et novateur : proposer un drive zéro déchet et 100% responsable. Lancé il y a à peine un an en région toulousaine par Salomé et Pierre Géraud, le Drive tout Nu affiche une réussite presque insolente au vu du contexte économique actuel. C’est avec une vidéo de Brut que le concept s’est vraiment fait connaître, et le confinement a été un véritable booster pour le succès du drive, qui a enregistré 400 commandes par semaine dès la mi-mars. Fin mai, le Drive Tout Nu a d’ailleurs levé 500 000 euros auprès d’investisseurs de l’économie sociale et solidaire pour développer son concept sur toute la France et prévoit d’ouvrir à court terme dix nouveaux établissements !
Les drives alimentaires des grandes enseignes et des producteurs locaux continuent donc à se développer, “boostés” pour certains par la crise du Covid-19. Ce succès va-t-il perdurer ? La tendance ne semble en tout cas pas prête à s’inverser.