Depuis quelques années, les taux des prêts immobiliers n’en finissent pas de diminuer. Si les ménages s’en frottent les mains, qu’en est-il des banques ? Nous faisons le point.
Une baisse de rentabilité qui fragilise les banques selon le HCSF
Le Haut Conseil de Stabilité Financière, qui réunit notamment la Banque de France et le Trésor, a publié récemment un rapport concernant notamment l’euphorie immobilière actuelle et ses risques pour les banques**.**
Dans ce rapport, le HCSF pointe notamment « la profitabilité dégradée des crédits à l’habitat » : comme ceux-ci ne sont plus source de profits pour les banques comme cela avait été le cas pendant longtemps, cela fragilise le secteur bancaire. De plus, la baisse continue des taux immobiliers entraine immanquablement de nombreuses renégociations des emprunteurs auprès de leur banque. L’effet négatif sur la rentabilité des banques se fait ainsi ressentir : elle se retrouvent ainsi fragilisées. Si le risque est contenu à court terme, la tendance peut toutefois entrainer des effets néfastes sur les banques à moyen terme.
Un risque à tempérer selon certains acteurs du crédit immobilier
Là où le HCSF tire la sonnette d’alarme et met en garde par rapport à cette baisse continue des taux du crédit immobilier, d’autres spécialistes considèrent que ce risque est discutable.
Trois points sont ainsi mis en avant (source des chiffres) :
- Les marges brutes de l’écart entre les taux à la production et les couts de refinancement sont semblables à celles de 2007-2008, soit avant le début de la baisse des taux de crédits immobiliers.
- La rentabilité du crédit immobilier en France est en général atteinte par la banque grâce à la vente de produits supplémentaires : compte courant et carte, assurances emprunteur, auto et habitation, épargne et investissements.
- Le taux de défaut sur les crédits immobiliers reste très bas : le coût du risque ne dépasse pas 0,08% et le montant d’encours douteux est même en baisse depuis 2018.
En novembre 2019, la moyenne brute du taux du crédit immobilier, hors assurance et coût des garanties, est tombée à 1,12 %, le plus bas niveau jamais observé. Toutefois, le mois de décembre affiche une tendance à la stabilisation. Est-ce un signe que les banques ont pris acte des craintes exprimées par le HCSF ? A suivre…