Développé par le Conseil européen des paiements (EPC) pour créer une norme européenne d’initiation de paiement, le Request to pay est un mode de paiement novateur. De quoi s’agit-il et quels sont ses avantages ? Nous vous expliquons tout.
Comment fonctionne le RTP ?
Le Request to pay est un service qui permet à un bénéficiaire ou un créancier de réclamer un paiement. Il fonctionne par échange de message. Prenons l’exemple d’un professionnel. Une entreprise envoie sa facture et sa demande de paiement à un client par message RTP. Celui-ci répond avec un autre message RTP : il peut accepter ou rejeter la demande, et s’il accepte le virement est effectué.
Le RTP complète les autres méthodes de paiement, il ne remplace par exemple pas le virement. Au contraire : le Request to pay peut être combiné avec un virement SEPA (le SCT) ou avec un paiement instantané qui est possible en Europe depuis 2018. Il s’agit toutefois d’une approche différente, comme le précise Pierre Lahbabi, directeur général de Galitt, société de conseil et services en systèmes de paiement et transactions électroniques sécurisées. « Aujourd’hui, pour réaliser un virement, c’est à vous d’entrer les coordonnées du destinataire, autrement dit son IBAN, dans le formulaire de votre banque pour lancer l’opération. Le Request to pay inverse la logique puisque c’est au particulier, au professionnel ou à l’institution qui veut être payé d’envoyer sa demande de règlement par le biais d’un dispositif dédié, tandis que le payeur n’a plus qu’à la valider pour l’autoriser. »
Quels sont les avantages du Request to pay ?
Pour les professionnels comme pour les particuliers, le RTP est une solution qui présente un intérêt concret.
Les entreprises peuvent inclure dans le request to pay la référence d’une facture, ce qui facilite la comptabilité. De plus, le RTP évite les relances clients et les délais de règlement trop longs, donnant ainsi à la trésorerie un bol d’air essentiel pour une gestion plus sereine. Quant aux marchands, ils peuvent ainsi s’affranchir des commissions générées par les règlements effectués via CB, Visa ou Mastercard, sans perdre l’avantage du paiement instantané.
Pour les particuliers, le RTP peut être une alternative intéressante au prélèvement ou au virement automatique et permettre ainsi de mieux gérer son budget. En effet, il suffit parfois d’une opération bancaire qui tombe au mauvais moment pour se retrouver dans le rouge. Avec le Request to pay, il y a davantage de visibilité puisqu’une demande de paiement est émise à chaque opération, ce qui laisse la latitude de payer de suite ou un peu plus tard.
Le RTP est pour l’instant timidement déployé en Europe : le Royaume Uni le teste, sans grande réussite, et la France n’est pas encore prête. Toutefois, les experts s’accordent à dire que ce sera probablement le cas à l’horizon 2022.