La crise sanitaire n’aura pas eu raison de l’économie française, bien au contraire. Nous faisons le point.
Une hausse de PIB inédite
L’économie française ne se serait jamais aussi bien portée, selon les experts…ou en tout cas pas aussi bien depuis 50 ans. C’est en effet ce qu’a annoncé la Banque de France en décembre dernier, pour parler de la croissance exceptionnelle du pays en 2021. Une progression de +6,7% du PIB a effectivement été constatée, ce qui met la France en tête des pays de la zone euro : l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Plus fort encore, la France a désormais retrouvé un PIB analogue à ce qu’il était avant la crise sanitaire. Il s’agit d’une vraie performance, car le COVID-19 et ses confinements ont pourtant sérieusement impacté l’économie française, sans oublier le manque à gagner lié au tourisme en berne depuis le début de la pandémie. Mais alors, qu’est-ce qui a permis à la France de garder la tête hors de l’eau ? Selon Vincent Manuel, directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management, “si l’économie française a réussi à se redresser, c’est “grâce à une réponse rapide et efficace des autorités gouvernementales”.
Des mesures de soutien qui ont porté leurs fruits
D’après l’analyse de Vincent Manuel, plusieurs facteurs et actions du gouvernement ont permis à la France de s’en sortir mieux que les autres pays de l’UE.
Tout d’abord, le fait d’avoir misé sur la vaccination et sur l’allègement des mesures sanitaires a permis aux ménages de mieux se projeter, avec comme effet une nette remontée de leur consommation (+5% au troisième trimestre 2021). Cela a indéniablement porté et soutenu l’activité économique de la France.
Et bien sûr, le “quoi qu’il en coûte” du gouvernement n’est pas étranger non plus à cette embellie. 134 milliards d’euros ont en effet été dépensés dans le cadre des mesures d’urgence (70 milliards en 2020 et 64 milliards en 2021), qui ont ainsi soutenu la consommation et l’emploi. Revers de la médaille, le déficit public a évidemment augmenté : il a représenté 9,1% du PIB en 2020 et 7% en 2021.
Quelles perspectives pour 2022 ?
L’année 2022 marque la fin des mesures de soutien. Cependant, si l’urgence n’est plus à l’ordre du jour, c’est la relance qui prend désormais le relais. En effet, 30 des 100 milliards d’euros du plan France Relance doivent encore être dépensés en 2022. S’ajouteront des “dépenses publiques liées au plan d’investissement France 2030, voté en octobre 2021 et doté de 30 milliards d’euros”, précise Vincent Manuel. Par ailleurs, 2022 est une année d’élection présidentielle, elle n’est pas propice à des mesures impopulaires au niveau de la fiscalité.
Cependant, les prévisions de croissance sont optimistes, elle pourrait atteindre 4% en 2022. Freinée en début d’année par les incertitudes que le variant Omicron fait peser sur l’économie, la croissance pourrait toutefois être portée par la consommation des ménages, qui sera probablement plus forte que prévue, notamment grâce à l’épargne engrangée pendant la pandémie. Mais l’inflation, et notamment l’augmentation du prix de l’énergie, pourrait jouer les trouble-fêtes. A suivre…
