Même si les bonnes pratiques se répandent dans nos foyers, la population française dans son ensemble génère toujours plus de déchets ménagers. Ainsi, en 10 ans, le volume total de déchets collectés annuellement en France a continué d’augmenter, bien qu’individuellement chaque Français ait réduit de 2 % sa propre production. Quels sont les types de déchets que nous déversons dans nos poubelles ? Au-delà du tri et du recyclage, quelles sont les bonnes astuces pour diminuer ces déchets, qui représentent tout autant un désastre environnemental qu’une perte économique ? Faisons un petit tour d’horizon des bonnes attitudes à adopter pour améliorer notre empreinte écologique et préserver les ressources de la planète.
Quels sont les types de déchets que nous produisons ?
Emballages en carton, bouteilles en plastique, déchets alimentaires… Le volume de déchets ne cesse d’augmenter dans les poubelles des Français. Un rapport de l’ADEME (Agence de la transition écologique), révèle que le volume de nos déchets ménagers s’est établi à 37,6 millions de tonnes en 2017 contre 36,7 Mt en 2007. Soit une hausse de + 2,4 % en 10 ans.
Au niveau des ménages, chaque français a cependant baissé sa production de déchets de 2 %, pour un volume équivalent à 580 kg par personne et par an en 2017. La différence entre ces réductions et la hausse totale s’expliquant par l’élévation du nombre d’habitants et par la forte augmentation des apports en déchèterie (+32%).
Rappelons que les déchets ménagers sont ceux que chacun d’entre nous produit dans son foyer. Ils peuvent être composés d’ordures ménagères résiduelles, tels que les déchets alimentaires, mais aussi d’emballages recyclables, de verres, d’encombrants, de déchets verts ou de déchets d’équipements électroniques, et enfin de déchets dangereux, comme les produits d’entretien, les piles, les peintures, les solvants.
A ces déchets ménagers, il faut ajouter un deuxième type de détritus qui constitue le second grand ensemble de reliquats produits par nos activités humaines : les déchets assimilés.
Ces derniers correspondent à tous les déchets produits par les professionnels, telles que les entreprises, les artisans, les commerces, et aussi les déchets engendrés par les administrations et les collectivités.
Quel que soit le type de déchets considéré, une chose est admise, la solution viendra de nos comportements à la source et de tous les petits gestes adoptés à titre individuel au quotidien.
Eviter les produits jetables et privilégier le produit réutilisable.
Les produits jetables représentent une part non négligeable de nos productions annuelles, soit près de 8% (environ 30 kilos). Lingettes ou vaisselles à jeter, appareil photo ou rasoirs à usage unique, ces produits ne sont pas biodégradables et alourdissent inutilement le poids de nos poubelles.
Mieux vaut acquérir des biens que vous pourrez réutiliser longtemps, comme par exemple des piles ou des accus rechargeables, les torchons pour remplacer l’essuie-tout en papier, les filtres lavables, les récipients plutôt que les emballages jetables.
Réduire la part des emballages est d’ailleurs un enjeu de consommation qui se répand de plus en plus, comme on peut le voir avec la croissance de la vente en vrac, qui permet de n’acheter que la quantité désirée d’un produit sans pour autant acquérir de nouveaux sachets et contenants que l’on devra jeter.
N’oubliez pas que ces produits avec emballages représentent près d'1/5 ème du contenu de nos poubelles. Il y a là, une belle marge de progression à creuser.
De même, il est vertueux de chasser le gaspillage. Diminuer les impressions papier, ou n’imprimer que des documents en recto-verso, choisir les services en ligne pour réduire la part de documents reçus ou à délivrer, apposer un stop pub sur sa boite aux lettres pour ne plus recevoir des tonnes de prospectus qui seront à jeter.
La diminution du gaspillage peut également passer par de petits gestes quotidiens, tels que finir son assiette et ne pas se préparer des plats démesurés au regard de nos appétits, surveiller les dates de péremption des aliments dans le frigidaire, consommer l’eau du robinet plutôt que d’acheter de l’eau minérale en plastique, ou encore privilégier des équipements basse-consommation, telles que des ampoules d’éclairage LED.
Choisir de composter et réutiliser les déchets au jardin
En moyenne, les déchets de cuisine représentent près de 45kg/hab. et par an. Pourtant, ce sont des déchets qu’il est assez facile d’exploiter grâce au compostage.
Ce seul geste peut parfois réduire de 30 à 40% les déchets produits chaque année au niveau du foyer. Créer un compost dans son jardin est assez simple à organiser. Il suffira ensuite d’y verser les résidus alimentaires, les épluchures, les petits cartons pour créer de l’engrais à réutiliser dans votre potager ou dans votre jardin d’agrément.
De même, vous aurez tout intérêt à recycler les déchets consécutifs aux activités de jardinage. Les tontes de pelouses, les feuilles mortes, les restes résultant de la taille de vos arbres et arbustes… autant de détritus qui peuvent être réintégrés au cycle naturel et contribuer à la beauté de vos plantes sans alourdir votre impact écologique.
Privilégier l’achat de seconde-main, réparer et donner.
L’achat d’occasion ou de produits de seconde main est en plein développement. Comme le montre l’explosion des sites tels que Vinted, Le Bon Coin, ou encore Rebuy.fr, ce marché ne concerne plus seulement l’habillement et les voitures ou le matériel électronique, mais désormais tous les produits manufacturés et vendus.
Il faut dire que cette bonne pratique permet à la fois d’économiser les matières premières en créant moins d’équipements neufs, et aussi d’augmenter nos capacités de recyclages tout en réalisant de belles économies pour alléger nos dépenses courantes.
Vous avez de vieux meubles ou des vêtements usagés ? Ne les jetez plus, mais vendez-les ou donnez-les. Vous leur accordez ainsi une seconde vie et si vous n’êtes pas disposés à le faire par le biais d’internet, les conteneurs de collecte sont à présent répartis dans tous les quartiers pour être utiliser quand bon vous semble.
De même, vous aurez tout intérêt à privilégier les réparations qui permettent de prolonger la vie de vos biens plutôt que de les jeter avant d’en racheter de nouveaux. Votre vélo est cassé ? Il existe aujourd’hui un grand nombre de solutions pour le faire réparer. Vous pouvez même prendre plaisir à apprendre commet effectuer ces réparations par vous-mêmes, grâce à des associations de bricoleurs amateurs.
Mieux trier et mieux gérer les déchets à risques
Le tri des déchets est une pratique de plus en plus répandue et c’est une bonne chose. Cette action qui consiste à séparer et récupérer les déchets selon leur nature, directement au niveau de nos poubelles ménagères, permet d’améliorer le traitement des détritus en favorisant leur recyclage et en évitant leur destruction par incinération ou abandon en décharge.
Désormais les français sont familiarisés avec les couleurs de nos poubelles qui organisent ce tri à la source. Dans la poubelle verte : tout ce qui n’est pas recyclable, comme par exemple les déchets courants alimentaires, les épluchures de légumes, etc… Dans la poubelle jaune, les plastiques, le cartons et le papier. Et enfin dans la poubelle bleue, les emballages et papiers recyclables, les briques alimentaires, flaconnages plastiques avec résidus, boîtes de conserve, ou encore cannettes en alu et acier, aérosols et barquettes d’aluminium, mais aussi les papiers et emballages de carton humides ou trop gras pour aller dans la poubelle jaune.
Les choses avancent dans le bon sens mais les gestes de tri pourraient encore être améliorés. L’ADEME estime ainsi que 80 % du contenu des poubelles vertes pourrait être pris en charge dans les filières de recyclage (poubelle jaune). Par ailleurs, les villes ont également leur rôle à jouer. Citons par exemple, les bons élèves comme Besançon, Grenoble ou La Rochelle qui proposent des services de collecte des déchets organiques ou biodéchets.
Derniers types de déchets, à propos desquels chacun devrait être vigilant : les déchets dangereux qui constituent une part importante de la pollution des biotopes. Dans cette catégorie, on retrouvera Les piles, les médicaments, les solvants, les peintures, les ampoules, les vieilles batteries usagées. Le moins que l’on puisse faire étant de les jeter dans les bonnes filières, en les retournant par exemple en magasins, en pharmacies ou en déchetteries, afin qu’elles bénéficient d’un traitement dédié et sécurisé.