Après la déflation de 2020, liée à la crise sanitaire, le retour de l’inflation accompagne la relance des économies. Même si cette inflation devrait être limitée, il convient de s’en préserver pour ne pas voir fondre votre épargne. Dans cet objectif, certains placements sont plus avantageux que d’autres. L’or et l’immobilier locatif sont souvent recommandés pour vous prémunir du risque inflationniste. D’autres solutions telles que l’achat d’actions judicieusement choisies ou l’investissement dans les forêts, les vignobles, les grands crus et les objets d’art peuvent également vous permettre de faire fructifier votre argent malgré la hausse des prix.
L’or : la valeur refuge par excellence.
Pour préserver votre capital des situations inflationnistes, l’or reste la valeur-reine. Son acquisition peut se faire en achetant de l’or physique ou encore de l’or-papier, qui désigne de l’or acheté sous forme de contrats négociables en bourse.
L’or est considéré comme un solide rempart contre l’inflation car son cours évolue de manière contraire aux mouvements boursiers et aux taux d’intérêts réels. Lorsque les marchés chutent ou lorsque les taux diminuent, sa valeur augmente. C’est pourquoi il est souvent recommandé pour sécuriser une partie de votre épargne. Il permet ainsi de modérer les pertes lorsque vous disposez d’un capital exposé aux variations des cours boursiers.
Comme pour tout investissement, l’or est également soumis à un régime fiscal. Vous serez imposés sur les plus-values réalisées lors de la revente, selon un taux de prélèvement qui varie de 11 à 17,2%. Cependant un abattement de 5% par an de cette taxe est obtenu dès la troisième année. Une disposition qui peut vous faire bénéficier d’une exonération totale au bout de 22 ans.
L’immobilier locatif : un placement indexé sur la hausse des prix.
Dans la grande majorité des cas, les loyers sont indexés sur le cours des prix. Aussi en cas d’inflation, un investisseur locatif verra ses revenus augmenter en proportion de la hausse. Acheter un bien en vue de le louer peut donc constituer un excellent placement anti-inflation.
Sous réserve de choisir un appartement ou une maison bien située et présentant un bon potentiel locatif, l’achat d’un bien immobilier à louer peut s’avérer particulièrement rentable. Même si les prix de l’immobilier peuvent baisser en cas de crise économique sérieuse, ces diminutions ne peuvent être que temporaires si votre acquisition est réalisée avec soin.
De plus, l’investissement locatif est souvent accolé à des régimes fiscaux avantageux, tels que les dispositifs Pinel ou Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP) qui vous permettent selon certaines conditions de diminuer vos impôts.
Vous pouvez également préférer investir dans la pierre papier, en acquérant des parts de Société Civile de Placement Immobilier (SCPI). Plus simple, cette solution est cependant aussi plus risquée car la valeur des parts peut baisser et les sociétés peuvent péricliter en cas de crise sérieuse et d’épisode inflationniste durable.
Les forêts, les vignobles, les grands crus et les objets d’art.
Moins connu du grand public, le placement dans des forêts ou des vignobles peut être une bonne solution pour se prémunir contre l’inflation. Qualifiés de “décorrélés”, parce que non soumis aux aléas économiques, ces placements se réalisent souvent en étant accompagnés par des spécialistes, car ils nécessitent une bonne connaissance des mécanismes en jeu.
Pour mutualiser les risques (incendies, météo, maladies…), et pour simplifier les procédures, il est souvent conseillé d’acquérir des parts de Groupements Forestiers d’Investissements (GFI) ou de Groupements Fonciers Viticoles. Il existe des sites internet spécialisés sur le sujet comme par exemple France Valley.
Il sera alors possible de débuter ce type d’investissement avec un capital de 5000 euros pour un rachat de parts ou de 150 000 euros pour la création d’un GFI. Par ailleurs, ces investissements ouvrent droit à des réductions fiscales avantageuses lorsqu’ils sont liés à des engagements de gestion durable des biens fonciers.
Par ailleurs, d’autres solutions de placements atypiques peuvent être privilégiées, tels que l’achat de vins millésimés et de vins rares, ou encore d’objets d’art. Ces mises de fonds nécessitent cependant d’avoir une bonne connaissance des œuvres sélectionnées et vous devrez avoir de l’intuition.
Acquérir un bol chinois à 35 euros dans un vide grenier du Connecticut, puis le revendre aux enchères 400 000 euros, comme ce fut le cas en début d’année pour un investisseur chanceux, n’est pas des plus courants. Reste que l’achat d’une voiture de collection ou d’une œuvre réalisée par un artiste coté peut être une option assez sûre car ce type de bien se valorise avec le temps.
Les actions et obligations anti-inflation.
Si vous êtes prêts à prendre plus de risques, vous pouvez investir en bourse sur des actions choisies. Le mieux sera pour cela de se faire accompagner par un conseiller financier expérimenté.
Le danger étant qu’en cas de hausse des prix, certaines entreprises résistent mal à l’inflation et voient leur capitalisation boursière chuter très rapidement.
Quant aux obligations, elles sont à éviter. Bien que les OAT (Obligations Assimilables du Trésor) soient en théorie des placements sûrs, puisque ce sont des titres émis par des états, elles sont proposées à taux d’intérêts fixes et en cas d’inflation votre capital peut fondre rapidement.
Vous pouvez cependant vous tourner vers des Obligations Indexées à l’Inflation (OII), qui fonctionnent sur un principe différent. Si les prix s’élèvent, la valeur d’origine de vos obligations dépendra des taux réels et sera conservée.
Bon à savoir :
Correspondant à une hausse du niveau général des prix, l’inflation est calculée en France par l’INSEE au travers de son indice des prix à la consommation. Pour effectuer ce calcul, 160.000 prix sont relevés dans près de 30.000 points de vente, 500.000 sont collectés sur Internet et, depuis 2020, près de 80 millions de prix sont suivis grâce aux « données de caisse » des magasins. L’évolution est évaluée “à qualité constante”, c’est à dire qu’ils sont pondérés si la hausse du prix correspond à une innovation ou une nouvelle génération du produit.