Promulguée en octobre 2021, la loi EGalim 2 vise à mieux rémunérer les agriculteurs. Nous vous expliquons en quoi son application peut changer la donne pour toute une profession.
Une loi qui génère de la valeur
La loi EGalim 2 a pour objectif de modifier en profondeur les relations commerciales entre producteurs, transformateurs et distributeurs…et ce jusqu’au consommateur final. Elle marque donc un tournant sans précédent car elle garantira une meilleure prise en compte des coûts de production des agriculteurs, permettra de mieux respecter le tarif des industriels, et renforcera les mentions d’origine des viandes en restauration.
Portée par le député Grégory Besson-Moreau, cette loi vient renforcer la première loi EGalim, appliquée depuis 2018, mais qui était freinée par d’autres dispositions existantes, notamment liées à la loi de modernisation de l’économie de 2008 qui favorisait une concurrence forte entre les enseignes de la grande distribution.
Les trois piliers de la loi EGalim 2
Cette nouvelle loi repose sur un nouveau fonctionnement des relations entre agriculteurs, transformateurs, et distributeurs.
En premier lieu, l’agriculteur établit un prix, sur plusieurs années, avec un transformateur (l’abatteur, l’industriel ou encore le négociant). Ceci doit lui permettre d’intégrer ses coûts de production, et ce même lorsqu’ils évoluent. Ainsi, le prix d’achat des produits agricoles pourra augmenter ou diminuer en fonction de ces coûts.
Ensuite, lorsque le transformateur rencontre le distributeur, le prix d’achat du produit est défini, avec une approche transparente sur le coût de la matière première agricole. Ce prix ne pourra pas être négocié, et il devra être le même pour tous les distributeurs.
Ensuite, le distributeur fixe le prix du produit pour le consommateur. L’objectif de la loi, avec ce tarif, est de respecter au mieux le revenu de l’agriculteur. Pour le consommateur, la loi EGalim 2 exige notamment l’affichage des prix payés au producteur ou encore l’origine des viandes dans un restaurant. C’est donc un point très positif aussi pour aller vers une consommation responsable.
L’application de cette loi, dans un secteur en tension, est donc primordiale, mais pour l’instant les agriculteurs dénoncent une résistance de la part de la grande distribution, qui continue à tirer les prix vers le bas…