Dans quelques jours, le confinement imposé aux Français pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19 devrait être levé, partiellement ou totalement. Cette période a-t-elle impacté la manière de consommer de chacun et comment se dessine l’après ? Nous faisons le point.
Alimentaire : de nouvelles habitudes pérennes ou non ?
La consommation des Français a évolué de manière notable durant le confinement et pour cause, impossible notamment de se rendre dans les commerces, fermés hormis ceux “de première nécessité” tels que listés par le Gouvernement.
Le budget consacré à l’alimentation s’est envolé pendant la période, d’une part à cause de l’augmentation de repas pris à la maison, mais aussi pour d’autres raisons. En effet, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir, les prix de nombreux produits sont plus élevés qu’avant le confinement, ce qui est lié notamment à un engouement fort pour la production française, plus chère et qui a manqué de main d’œuvre.
Par ailleurs, nombreuses ont été les initiatives citoyennes pour consommer local. Des regroupements de voisins pour passer commande auprès des producteurs aux drives mis en place pour acheter fruits, légumes, viandes, etc. locaux, les Français ont découvert ou confirmé leur intérêt pour une consommation plus responsable.
La question qui se pose bien évidemment pour l’après 11 mai est la suivante : ces nouvelles habitudes vont-elles perdurer ou non ? Il est difficile d’y répondre car l’impact de la crise sur la vie des Français est encore à mesurer et l’avenir reste grandement incertain. Il faudra voir dans les mois qui viennent si cette tendance, bien amorcée avant le confinement, va se confirmer, voire prendre de plus en plus de place.
Epargne forcée : un moteur pour l’après-confinement ?
“Privés” de possibilités de consommer, les Français ont subi une épargne forcée qui, selon une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), s’élèverait à 55 milliards d’euros. Avec la réouverture des commerces prévue le 11 mai, il sera à nouveau possible d’acheter vêtements, électroménager, meubles, etc. L’idéal serait que les Français mobilisent cette épargne pour la dépenser, ce qui relancerait l’activité économique du pays et amortirait quelque peu l’inévitable récession vers laquelle le pays se dirige.
Or, tout n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. En premier lieu, la consommation ne pourra pas se tourner vers les restaurants et les bars, qui resteront fermés après le 11 mai, avec de nombreuses clés qui seront posées sous la porte. D’autre part, l’incertitude est encore de mise quant aux vacances : le tourisme, lui aussi en berne, ne pourra pas profiter des dépenses des Français. Durement impacté lui aussi, le secteur de la culture a vu bon nombre de festivals notamment être annulés. Et une interrogation est bien présente : cette crise sanitaire aura-t-elle modifié en profondeur la manière même de consommer des Français ? L’envie sera-t-elle présente face à la persistance du virus et des angoisses que cela peut générer ? Ou au contraire, allons-nous assister à une frénésie de consommation ? Là aussi, il convient d’attendre et d’observer…