Avec une inflation galopante qui met à mal le budget des ménages, qu’en est-il des vacances des Français ? Nous faisons le point.
Des Français moins nombreux à partir et attentifs à leur budget
Tous les ans, le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), dans ses études “Conditions de vie et aspirations”, mesure le taux de départ en vacances sur les douze derniers mois. Les derniers chiffres, qui datent de janvier 2022, indiquent que 54% seulement des Français envisagent de partir. Il s’agit d’un des taux “les plus bas depuis 40 ans”, souligne Sandra Hoibian, Directrice générale du CREDOC.
Quelles sont les raisons d’un chiffre aussi bas ? Bien sûr, la pandémie de COVID a déjà largement rebattu les cartes du tourisme, puisque la baisse est de 9 points depuis 2020. Mais il y a beaucoup d’écart entre les classes aisées, qui sont 80-90 % à partir en vacances, et les catégories populaires, qui ne sont que 20 à 30 % à pouvoir s’offrir des congés. De plus, les voyages sont de plus en plus impactés par le budget : la grande majorité des départs s’effectue chez des amis ou de la famille (60%), en voiture (80%), et en France (80%).
L’inflation en 2022 : un nouveau coup dur pour voyager ?
L’inflation en 2022 atteint les 5%, et l’impact est fort sur l’alimentaire mais aussi le carburant. Se déplacer jusqu’à son lieu de vacances coûte de plus en plus cher. Et à ce sujet, Sandra Hoibian est formelle : “le poids que représentent les vacances dans un budget est en moyenne de 4%, mais c’est la première chose qu’on coupe en cas de problème. Car même lorsque ce n’est pas cher, il y a un coût incompressible du transport d’environ 15%”. Et en terme de transport, outre la voiture, les billets d’avion et de train ont eux aussi augmenté.
De plus, dans l’hôtellerie, les prix ont également flambé à cause des charges mais aussi du prix de l’énergie : l’INSEE fait état de 17% par rapport à mai 2021. Face à ces hausses, de nombreux Français se tournent vers des solutions moins coûteuses, comme les campings ou l’échange de maisons par exemple, ou choisissent d’écouter leurs séjours pour préserver leur budget.
Certains Français font des emprunts pour pouvoir partir quand même, ou ont été prévoyants en mettant de l’argent de côté (par exemple avec la méthode des enveloppes). Mais l ’année 2022 est tout de même globalement problématique pour une grande majorité de ménages qui, par prudence et/ou manque de moyens, se privent de vacances.