L’été 2022 est le plus chaud et le plus sec depuis 1900 en France. Quelles sont les conséquences économiques de ces mois trop secs, trop chauds, et très orageux sur l’économie française ? Nous faisons le point.
Canicule : de fortes répercussions socio-économiques
Il y a un an, Santé Publique France pointait déjà le coût de la canicule : l’étude publiée en juillet 2021 indiquait que “entre 2015 et 2020 en France, les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d’euros, en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être”. En ne prenant en compte que la mortalité prématurée provoquée par les épisodes caniculaires, les chercheurs ont ainsi chiffré l’impact économique à 30,2 milliards d’euros en utilisant une méthode basée sur le nombre de décès et 15,9 milliards sur celle basée sur le nombre d’années de vie perdues.
Mais ce n’est pas tout. Les canicules ont également un effet sur :
- La productivité au travail, avec des baisses qui ont entraîné des dommages estimés à environ 0,3 à 0,5 % du PIB européen selon une étude parue dans la revue Nature en 2021.
- Le monde agricole : récoltes impactées (en France, la canicule de 2019 avait entraîné une baisse de rendement de 9 % sur le maïs et d’environ 10 % en blé), assèchement des sols, baisse de rendement des vaches laitières, etc.
L’été 2022 a connu trois vagues de chaleur, ce qui est exceptionnel, mais sera probablement la norme à l’horizon 2050, prévient Météo France.
Sécheresse : feux de forêt et pénurie d’eau
Les fortes chaleurs de cet été ont aggravé les effets de la sécheresse sur le territoire français et à l’échelle européenne. En France, de gigantesques incendies ont ravagé des milliers d’hectares, notamment en Gironde et dans les Landes. Les conséquences sont énormes pour l’économie française. La filière bois s’attend à de grandes tensions, car par exemple à Landiras, 30% des arbres décimés avaient moins de 15 ans et sont donc inexploitables. Ces récoltes de bois qui auraient dû avoir lieu dans 10, 15 ou 20 ans, ne pourront pas se faire et de plus des investissements seront nécessaires pour reboiser.
En matière de tourisme, les régions impactées par les incendies ont beaucoup souffert également, puisque ces régions ont été évacuées et ont bien entendu perdu une partie de leur attrait pour les vacanciers.
Quant à la sécheresse, elle a privé des communes d’eau potable, a obligé les agriculteurs à recourir plus souvent à l’arrosage (avec des augmentations de leurs factures d’eau qui ont été répercutées sur le prix des fruits, légumes, céréales, etc.). En outre, le déficit d’eau qui était déjà d’actualité en hiver s’est aggravé, provoquant l’assèchement des rivières, fleuves, nappes phréatiques.
Orages : un effet dévastateur
Violents et très nombreux au cours de l’été 2022, les orages ont été dévastateurs, et ont provoqué des dégâts considérables à certains endroits, comme par exemple en Corse. Caves inondées, arbres déracinés, grêle destructrice, rien n’aura été épargné. En juin 2022, selon France Assureurs, la profession estimait déjà le montant des dégâts à plus d’un milliard d’euros en l’espace de 4 semaines seulement.
Cet été 2022 restera gravé dans les annales, mais deviendra probablement la norme d’ici quelques années. Les actions pour lutter contre le réchauffement climatique sont donc de plus en plus urgentes à appliquer.