Le Grande-Bretagne vit un chamboulement majeur avec le décès d’Elisabeth II, en septembre dernier, qui a régné 70 ans. La portée de cet événement historique impacte aussi l’économie du Grande-Bretagne, voici comment.
Des funérailles coûteuses
Un règne exceptionnel, une longévité hors du commun, un attachement fort de ses sujets : la reine Élisabeth II a marqué l’Histoire, et ses funérailles ont été à la hauteur du personnage. En effet, outre le coût de la cérémonie en elle-même, c’est le deuil national qui a un impact fort sur l’économie britannique. Selon les différentes estimations, le manque à gagner représenterait 1,5 et 7 milliards d’euros de manque à gagner.
Comment expliquer ce chiffre ? Pour le comprendre, il faut se rappeler le décès de la princesse Diana en 1997 et le jubilé de la reine Élisabeth (50 ans de règne) en 2002. Ces deux évènements marquants ont eu des répercussions importantes sur le PIB de la Grande-Bretagne. Les Britanniques n’ont en effet pas travaillé pendant deux jours pour le jubilé par exemple, et le PIB s’était contracté de 0,6%. Le roi Charles III a décrété que le jour du décès de sa mère sera désormais férié, cela aura immanquablement un effet négatif sur l’économie britannique.
Un nouveau roi sur fond de crise
La Grande-Bretagne est très affaiblie depuis le Brexit, et subit comme les autres pays les effets de la crise. Selon les prévisions de la Banque d’Angleterre, le PIB britannique devrait se contracter de 0,1 % au troisième trimestre 2022. Cela signifie que l’économie de la Grande-Bretagne est entrée dans une phase de récession. De plus, c’est un des pays du G7 où l’inflation est la plus forte : elle dépasse les 10%.
La très éphémère Première Ministre Liz Truss avait annoncé un plan de 150 milliards d’euros afin de contrer l’inflation notamment via un gel des prix de l’énergie. Cette mesure, si elle passe avec son successeur, aura bien sûr un impact important sur le budget du Grande-Bretagne, même si elle n’est pas directement liée au décès d’Élisabeth II. Dans ce cas de figure, le déficit devrait atteindre 8 % du PIB cette année et dépasser 6,5 % l’an prochain.
Quant au nouveau roi Charles III, son intronisation est synonyme de dépenses publiques. En effet, les billets et pièces de monnaie, ainsi que les timbres et les passeports, doivent être changés pour que son portrait figure en lieu et place de celui de sa défunte mère. Il y a actuellement 4,5 milliards de billets en circulation, pour un montant de 80 milliards de livres sterling.