Une équipe de chercheurs américains a publié récemment une étude sur la pression environnementale liée à l’industrie alimentaire au niveau mondial. En voici les grandes lignes.
Une empreinte forte, de grandes disparités
Calculée en fonction d’analyses des émissions de gaz à effet de serre, de la gestion de l’eau douce, de la perturbation de l’habitat et de la pollution engendrée par les nutriments, l’étude pointe du doigt les mauvais élèves. En effet, l’Inde, la Chine, les États-Unis, le Brésil et le Pakistan sont responsables de quasiment la moitié de l’empreinte alimentaire dans le monde.
Le déséquilibre est toutefois fort entre les pays et les territoires car, selon l’étude, 92 % des pressions de la production alimentaire est concentrée sur seulement 10 % de la surface de la planète. L’étude s’est également penchée sur l’industrie alimentaire liée à l’exploitation des océans et autres systèmes aquatiques. Elle représente presque 10% de l’empreinte alors qu’elle ne produit que 1,1% de la nourriture au niveau mondial.
Élevages terrestres et marins, soja : trois grandes productions alimentaires passées à la loupe
L’élevage intensif est responsable d’une empreinte environnementale forte. En effet, même si l’impact de l’élevage intensif bovin était déjà connu, l’étude annonce un chiffre alarmant : il représente environ un quart de l’empreinte cumulée de toute la production alimentaire. Quant à l’élevage porcin, il pollue davantage et utilise plus d’eau que l’élevage bovin. De plus, l’élevage terrestre impacte beaucoup les milieux marins : pour nourrir poulets et porcs, l’industrie utilise des harengs, des anchois et des sardines, qui sont prélevés dans la mer de manière intensive.
Les méthodes de production des végétaux sont elles aussi dans le collimateur de l’étude. A titre d’illustration, le soja est un exemple représentatif de l’importance de produire mieux. Les Etats-Unis, qui sont le premier producteur mondial de soja, ont développé une méthode qui diminue l’émission de gaz à effet de serre tout en augmentant les rendements. Le soja américain est produit de manière deux fois plus efficace que celui de l’Inde, classée cinquième, et représente à priori le choix le plus écologique. Toutefois, l’étude n’inclut pas les paramètres de pollution et d’empreinte carbone liés à l’importation et/ou l’exportation du soja dans ces pays.
En synthèse, l’étude pointe du doigt les principaux “responsables”, qui sont le porc, la vache, le riz, le blé et les oléagineux.