Lorsqu’en 1990, RyanAir crée la première compagnie aérienne “Low-cost” européenne, le modèle choisi est celui de la compagnie à bas coût Southwest, née aux Etats-Unis aux milieux des années 70. Le principe est simple : le client ne bénéficie d’aucune option supplémentaire et seul le service basique est assuré. Distribution, alimentation, automobile… de nombreux secteurs se sont inspirés de ce modèle qui fonctionne également pour les produits financiers. Quels sont les produits concernés par le low-cost bancaire ? Quels avantages en retirent les banques et les clients ? Voici des éléments de réponse…
Comment se caractérise le low-cost bancaire ?
On confond souvent produit bon marché et produit low-cost. Pourtant ce n’est pas parce que l’on propose un produit bas de gamme que l’on est forcément low-cost.
Le principe du low-cost est de transformer un produit complexe auxquels sont adjoints de multiples services, en un produit simple qui assure juste sa fonction de base.
Pour exemple, lorsque l’on ouvre habituellement un compte bancaire, des options variées y sont associées, telles que la possibilité de déposer ou retirer de l’argent, d’avoir un découvert, de bénéficier d’une carte de retrait, de souscrire à des produits d’emprunts ou d’épargne, d’avoir une relation directe avec des conseillers spécialisés, etc…
Le low-cost bancaire se caractérise généralement par deux formules typiques : une formule basique avec juste un compte nickel, et un modèle plus garni avec une carte de retrait associée.
Selon les règles du low-cost, dès que le souscripteur souhaite accéder à des services complémentaires, il doit régler des frais additionnels pour chaque opération.
Quels sont les atouts d’un compte Nickel ?
Souvent utilisé pour séduire une clientèle non bancarisée, le compte nickel est un produit financier basique qui permet juste de déposer ou de retirer des sommes d’argent.
Il peut être ouvert simplement auprès de distributeurs ou de buralistes, avec une mise de fond initiale très faible, à partir de 20 euros.
C’est donc un simple compte qui ne donne droit à aucuns conseils et qui ne permet pas de bénéficier d’un découvert ou d’une formule d’épargne ou encore de souscrire à un emprunt.
Comme pour tout produit low-cost, chaque opération de retrait ou de dépôt génère des frais qu’il est important de quantifier. Si le bénéficiaire l’utilise très souvent, le compte nickel peut s’avérer à la longue moins économique qu’un produit bancaire classique.
Les personnes qui souscrivent un compte nickel, avec ou sans carte, sont souvent des personnes qui ont cessé d’avoir des liens avec le système bancaire traditionnel ou encore des personnes en transit, des saisonniers ou des étrangers souhaitant disposer d’une carte de retrait le temps de leur séjour.
Pourquoi la formule du low-cost séduit-elle les banques ?
Les formules low-cost ne sont pas des produits concurrents du catalogue habituel des banques. Elles représentent au contraire un moyen de ramener dans les établissements financiers des clients qui avaient rompu avec le système bancaire.
C’est là, l’une des premières raisons qui explique le déploiement d’offres low-cost. Les établissements financiers veulent saisir l’opportunité de récupérer ces consommateurs qui n’utilisent plus leurs services.
Souvent associée aux offres des banques en ligne, le low-cost correspond à la volonté d’autonomie d’une clientèle souvent déçue par les produits bancaires et parfaitement à l’aise avec le monde numérique.
En France, la plupart des services low-cost sont proposés par des groupes bancaires bien installés sur le marché et non pas de petits opérateurs challengers.
Il s’agit encore d’un marché générant peu de chiffre d’affaires mais c’est un secteur en croissance au même titre que les banques en ligne.
Dès lors qu’un concurrent se met à proposer des offres low-cost, les banques ont également intérêt à l’imiter pour rester performantes et conserver leurs parts de marché.
Bon à savoir :
Associé au mobile-banking, la banque par téléphone, le low-cost bancaire se développe à grande vitesse dans des pays où les clients sont peu ou pas du tout bancarisés, tels que les pays en voie de développement et en Afrique sub-saharienne.