L’Observatoire des Crédits aux Ménages a publié fin janvier dernier son rapport annuel sur l’endettement des français. En voici la synthèse.
Un moral en berne qui impacte les demandes de crédits
La part des ménages détenant des crédits est de 47,8% en 2018 : une évolution à la hausse qui succède à plusieurs années de baisse, liées notamment à l’impact des crises majeures qui ont ébranlé durablement l’environnement économique.
L’année 2018 a été très marquée par la dégradation du moral des ménages : perte de pouvoir d’achat, inquiétudes sur l’emploi…Le regard qu’ils portent sur leur situation financière est sans appel et rappelle celui qu’ils avaient lors de la crise de 2008/2009 : 47,5 % des ménages détenant des crédits estiment en 2018 que leur situation s’est dégradée, contre 37,5 % en 2017.
Les ménages sont donc aujourd’hui toujours inquiets pour leur avenir, ce qui se ressent dans leurs projets, qui sont souvent différés. Mais d’autres facteurs que la crise et le moral des ménages ont eu un effet sur les demandes de crédits. En effet, la loi Lagarde en 2010, puis la loi Hamon en 2014 encadrent désormais différemment les crédits à la consommation, poussant les ménages à plus de réflexion mais aussi davantage de liberté quant à leurs projets.
Crédit immobilier : la prudence est de mise
Alors même que les taux des crédits immobiliers sont au plus bas et que les conditions d’obtention des prêts sont généralement plus souples, les ménages restent très prudents quant à la souscription d’un crédit, tant dans l’immobilier neuf que dans l’ancien.
Cependant, le nombre de ménages qui détiennent un crédit immobilier continue à progresser : en 2018, 31,4% sont concernés, contre 30,8% en 2017. Ainsi, le nombre de ménages accédant à la propriété évolue favorablement pour atteindre 23,6%, soit un l’un des niveaux les plus hauts depuis le début des années 2000.
L’endettement des ménages est donc ainsi constitué principalement par les crédits immobiliers, ce qui constitue toutefois un « bon » endettement, d’autant que les taux d’intérêt historiquement bas permettent un investissement rentable même en cas de revente rapide après 5 ans de remboursement dans certains cas.
Crédits à la consommation : un changement de comportement
En 2018, les intentions de souscription de crédits à la consommation ont progressé pour atteindre les 4% des ménages. Cependant, ce chiffre ne devrait pas évoluer davantage, notamment à cause du recul très rapide de l’usage des cartes obtenues en grande surface : ces crédits renouvelables touchaient 11% des ménages en 2008, en 2018 elles ne concernent plus que 4% des ménages.
Les ménages ont donc moins recours aux crédits à la consommation car la réflexion est de mise pour des achats plus maîtrisés et durables.