Acheter un bien immobilier ou un bien à la consommation lorsqu’on arrive à l’âge de la retraite peut devenir compliqué. Pourtant, avec l’augmentation de l’espérance de vie et une meilleure santé, pourquoi est-ce encore un problème ? L’âge de la retraite rime aussi avec projets ! Par exemple : partir en voyage, aller vivre dans une région au climat plus doux, acheter du matériel adapté à son environnement pour être autonome…
Les contraintes des seniors pour emprunter
Lorsque l’âge de la retraite commence, les seniors subissent généralement une baisse des revenus. Leurs ressources sont cependant stables, voire pour certains, relativement confortables car allégées des charges familiales. Les retraités disposent également très souvent d’un apport personnel important. Dans ces conditions, ils représentent une population intéressante tant par leur pouvoir d’achat que leur capacité d’emprunt.
Pourtant, selon une étude de 2018, seulement 17 % des crédits immobiliers sont accordés aux personnes âgées de plus de 50 ans, et le chiffre chute à 4 % pour les plus de 60 ans. En effet, les institutions financières estiment que le risque de défaut de paiement n’est pas le même pour un jeune dans la force de l’âge et une personne dans ses vieux jours. Passé un certain âge, ils estiment que les risques liés à la dégradation de l’état de santé sont trop importants. Pour cette raison, les échéances sont limitées dans la durée (entre 10 et 15 ans), ceci afin de s’assurer du remboursement total du prêt avant l’âge de 80 ans, sous la condition d’un apport minimal de 30 %. À cela, s’ajoute la souscription d’une assurance emprunteur beaucoup plus onéreuse qui peut représenter jusqu’à 1,80 % pour les personnes de plus de 70 ans contre 0,40 % ou 0,60 % pour une personne de 50 ans. Ces taux constituent un véritable frein à l’obtention d’un prêt pour les seniors. Le crédit à la consommation est plus facile à obtenir car il s’agit de sommes moins importantes et remboursables sur un court laps de temps.
Garantir son prêt autrement
Il existe plusieurs alternatives permettant aux séniors d’avoir accès plus facilement à un emprunt à la consommation et à l’immobilier.
- La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) est un dispositif conventionnel qui s’applique à l’ensemble des banques et assurances permettant aux plus fragiles (en situation de handicap, après un cancer…) de contracter un prêt sous réserve qu’il ne dépasse pas 320 000 €. Le remboursement de l’emprunt doit intervenir avant l’âge de 70 ans. Après examen du dossier et de sa solvabilité, le senior bénéficie d’une réduction des surprimes d’assurance.
- Le nantissement d’un placement financier (assurance-vie, compte titres, épargne salariale, Plan d’Epargne en Actions…) constitue également une alternative intéressante à l’assurance emprunteur. Le principe est d’accorder à la banque une garantie sur votre épargne à hauteur du prêt. Celle-ci sera bloquée mais continuera à fructifier. En fin de prêt, un délai de deux à trois mois est nécessaire pour lever le contrat de nantissement. Il est important de penser à le demander.
- L’hypothèque d’un bien dont on est propriétaire permet également d’éviter l’assurance emprunteur. Le principe repose sur « l’aliénation » du bien en tant que garantie de votre prêt. Ainsi, en cas de défaillance, la banque est assurée d’être remboursée par la saisie du bien. Vous pouvez continuer d’habiter votre logement mais vous ne pouvez pas la vendre.
Source : https://www.bonjoursenior.fr/actualites/emprunter-apres-65-ans