Depuis le premier confinement, les drives fermiers ont le vent en poupe. Ce phénomène de société est-il amené à se pérenniser ? Voici quelques éléments de réflexion.
Pourquoi cet engouement pour les drives fermiers ?
Le premier confinement a été un facteur déclenchant très important pour les drives fermiers. En effet, cette période a vu apparaître de la méfiance vis-à-vis des conditions d’hygiène des grandes surfaces et la crainte d’une pénurie alimentaire. En parallèle, les Français ont souhaité être solidaires des petits producteurs malmenés par la crise et ont ressenti un besoin fort de revenir à “l’essentiel”, de préparer des plats maison…
Ainsi, beaucoup d’agriculteurs et de producteurs qui vendent en direct ont connu au printemps dernier un fort regain d’activité, et notamment ceux qui proposent la livraison ou le retrait sur place. Les drives fermiers se sont donc tout naturellement développés pour répondre à ce besoin de consommer local et en toute sécurité.
Des drives fermiers aux profils très variés
Les producteurs ont rivalisé d’inventivité pour satisfaire une demande toujours plus forte, et se sont adaptés au contexte sanitaire. Les drives fermiers se déclinent donc de différentes manières :
- De nombreux agriculteurs ont mis en place leur site web, sur lequel il est possible de commander ou de réserver ses produits. Le paiement peut s’effectuer en ligne ou lorsque le client vient chercher son panier.
- Certains se sont associés pour proposer un panel de produits diversifié avec un retrait en un seul et même lieu. Le client n’a donc pas besoin de se déplacer plusieurs fois pour chercher ses légumes, puis son pain, puis sa viande, etc.
- Pour ceux qui avaient déjà un point de vente physique, le mode drive a été mis en place, avec prise de commande par téléphone par exemple et un horaire précis pour retirer ses produits.
- Certains producteurs ont développé une offre en libre-service, avec une sélection présentée dans des casiers et accessible 24h/24h.
- Pour être encore plus en accord avec le développement durable, certains drives mis en place proposent du vrac.
Vous l’aurez compris, l’offre est aujourd’hui aussi importante que variée, quel que soit le produit en circuit court et son mode de culture.
Le drive fermier, une solution universelle pour les clients et les producteurs ?
Vendre sa production via un drive fermier semble ne présenter que des avantages aux producteurs : ils peuvent gérer plus facilement leur production, nécessitent moins de main d’œuvre qu’un magasin classique, et trouvent grâce à l’engouement des consommateurs de nouveaux débouchés pour se rémunérer. Cependant, le drive nécessite un petit investissement tout de même, ne serait-ce que pour créer et administrer le site web, et il faut également du temps et de la rigueur pour gérer les commandes. De son côté, le consommateur a un accès plus facile et plus rapide aux produits de la ferme, avec l’assurance d’une rémunération juste des agriculteurs.
Cependant, l’offre s’est considérablement développée, et donc tous les drives ne se pérenniseront probablement pas puisque la concurrence est bien plus forte aujourd’hui qu’à l’époque des drives “pionniers”. Les consommateurs ont désormais le choix, et ne se privent pas de l’exercer. Ainsi, les drives qui tireront le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui auront réussi à fidéliser un tant soit peu leur nouvelle clientèle, mais aussi ceux qui proposent un service différent et novateur, comme les drives zéro déchets par exemple.
La saturation de l’offre et / ou le désintérêt des Français pour les circuits courts ne sont toutefois pas à l’ordre du jour, les drives fermiers devraient encore avoir de belles perspectives devant eux.