L’investissement « vert » des entreprises rassemble l’ensemble des frais qu’elles engagent en faveur de la transition énergétique et pour atténuer leur empreinte écologique. Une récente étude de l’INSEE évalue les dépenses environnementales des établissements industriels français de 20 salariés et plus. Elles atteignent en 2019 près de 1,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 12% par rapport à 2018. Comment sont investies ces sommes employées pour un monde décarboné ? Quelles sont les raisons de ce rebond des investissements ?
Des dépenses « pro-climat » en nette augmentation.
Après avoir fléchi au début de la décennie, les montants engagés par les entreprises pour l’environnement sont à nouveau en très nette hausse depuis 2017. Selon l’INSEE (L’Institut national de la statistique et des études économiques), ils atteignaient près de 1,7 milliards d’euros en 2019.
Une augmentation particulièrement impressionnante dans le secteur de l’industrie (+44% depuis 2018), qui dépense désormais près de 660 millions d’euros pour réduire son impact environnemental. L’agroalimentaire fait également figure de bon élève avec une croissance de +14% de ses investissements « verts ». Seul le secteur de l’industrie chimique est en recul, passant d’environ 250 millions investis en 2018 à 146 millions en 2019.
Sur l’ensemble des opérations menées par les industriels, près de 328 millions d’euros sont consacrés à la réduction des effets nocifs de leur activité sur la qualité de l’air. Le deuxième poste le plus important concerne la limitation des émissions de gaz à effets de serre (GES) qui cumule près de 311 millions d’euros investis.
Le reste des dépenses écologiques des entreprises françaises se portent essentiellement sur le traitement des eaux usées (212 millions), la protection des sols (163 millions), ou encore la préservation des paysages et de la biodiversité (145 millions).
Une évolution stimulée par les nouvelles réglementations.
D’après l’INSEE, l’augmentation des investissements est aussi imputable aux nouvelles obligations réglementaires des entreprises.
Depuis 2019 et la loi Energie et Climat, les établissements industriels sont en effet tenus de comptabiliser précisément leurs émissions de GES et d’établir un plan opérationnel en vue de diminuer ces rejets.
Déjà en 2015, la loi de transition énergétique pour la croissance verte, prévoyait que la France s’engage à diminuer de 40% au minimum ces émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030, comparé aux niveaux de 1990.
Malgré tout, cet effort reste encore insuffisant aux yeux de l’union européenne, qui prévoit une réduction d’au moins 55%, d’ici la fin de la décennie. Un cap exigeant auquel la France devra se conformer et qui devrait continuer à mobiliser les investissements.