Le confinement a duré quelques semaines et depuis le 11 mai le pays retrouve progressivement sa “vie d’avant”. Cependant, cette période unique et particulière a eu un effet tangible sur la manière de consommer des Français. Ces changements sont-ils durables ou non ? Voici un début de réponse.
Consommer moins et mieux : les leçons du confinement
Le confinement a induit une manière différente de consommer déjà par le fait que les commerces étaient fermés : impossible de faire du shopping, de vaquer à ses achats quotidiens. On le sait, les Français ont concentré leur consommation sur l’alimentaire pendant cette période, adoptant même un esprit “slow life” dans lequel la nourriture, du choix des produits jusqu’à la dégustation des repas, a pris une grande importance, bien plus qu’habituellement. Les Français se sont découvert une passion pour faire leur pain, de nombreuses émissions culinaires avec de grands chefs ont vu le jour, les magasins ont connu des pénuries de farine, de levure, etc.
Et aussi, on a assisté à l’essor des producteurs locaux, qui ont bénéficié de cette tendance : les Français se sont beaucoup tournés vers les circuits courts, favorisant ainsi leur survie voire leur développement dans un contexte difficile. De plus, de nombreuses initiatives pour soutenir les commerces locaux, qu’ils soient alimentaires ou non, ont vu le jour comme par exemple les commandes regroupées entre voisins de quartier. Les librairies notamment se sont également organisées pour des livraisons à domicile, toujours en local, faisant ainsi un peu d’ombre aux géants comme Amazon.
C’est donc une impulsion forte vers un changement d’habitudes de consommation des Français qui a ainsi été déclenchée par le confinement.
De nouvelles habitudes pérennes ou non ?
On pouvait penser que ces comportements pendant le confinement allaient avoir un impact fort sur les habitudes de consommation des Français une fois la vie d’avant retrouvée. Il n’est pas certain, presque deux mois après le déconfinement, que ce soit le cas. En effet, selon une étude menée par Happydemics, 47% des Français envisage de reprendre les mêmes habitudes qu’avant.
Plus spécifiquement concernant l’alimentation, les chiffres sont également éloquents. D’après une étude de PwC1, ce n’est pas une certaine prise de conscience qui fera changer les comportements de façon durable, mais bien le pouvoir d’achat. En effet, 43 % des personnes interrogées indiquent que le prix sera le principal critère qui décidera de leurs achats alimentaires après le confinement. On comprend ainsi que les choses semblent ne pas changer : ceux qui ont les moyens de le faire continueront à consommer différemment s’ils ont débuté cette démarche pendant le confinement. Les budgets plus modestes restent eux dans une priorité différente : le prix.
Cependant, selon une étude AMC Global, 33 % des sondés souhaitent soutenir davantage les commerces, entreprises et producteurs locaux et passer plus de temps à cuisiner pour 32% d’entre eux.
Le changement est donc timide, mais il semble tout de même amorcé, surtout en ce qui concerne l’alimentation. A suivre donc.