Depuis la crise sanitaire, les étudiants sont de plus en plus nombreux à batailler avec un budget insuffisant pour leur permettre d’étudier sereinement. A quoi est-ce dû et comment cela se manifeste-t-il ? Nous faisons le point.
La précarité étudiante en première ligne depuis le confinement
Lors du printemps 2020, un nouveau type de bénéficiaires est arrivé dans les rangs de l’aide alimentaire : la file des étudiants venus chercher de quoi manger a fortement marqué les esprits. En effet, l’économie ayant été totalement à l’arrêt à cause du confinement, les étudiants n’ont pas pu recourir à leurs jobs, qui représentent pourtant un revenu essentiel pour bon nombre d’entre eux.
On aurait pu croire que la fin du confinement et la reprise économique tireraient les étudiants de ce mauvais pas, mais il n’en est rien. Selon la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), ils sont toujours nombreux à fréquenter les épiceries solidaires, de plus en plus d’ailleurs depuis la rentrée 2021. Et le gouvernement a tardé à réagir, notamment avec la mise en place des repas en restaurant universitaire à1€…mais qui ont été supprimés en septembre.
Les bourses étudiantes : une réforme nécessaire ?
Les étudiants boursiers ont une rentrée d’argent mensuelle, mais qui n’est pas toujours suffisante. Et le système de bourses ne concerne pas tous les étudiants : « 74% des étudiants n’y ont pas droit, et ceux qui se trouvent le plus en difficulté sont les jeunes de la classe moyenne inférieure », souligne Mélanie Luce, présidente de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France). Trop “riches” pour être éligibles, ces étudiants sont pourtant issus de familles aux revenus pas forcément assez importants pour assurer le financement de leurs études. De plus, la crise sanitaire a mis à mal les finances de certains ménages, qui ont perdu des revenus et ne peuvent donc plus aider leurs enfants.
Le gouvernement a revalorisé les bourses à la rentrée : 1% supplémentaire, qui est loin d’être suffisant selon les associations étudiantes.
Le logement étudiant, un parcours du combattant
Autre sujet qui pèse très lourd dans le budget des étudiants, le logement devient un véritable souci. Pas assez de places en cité universitaire, logements dans le parc privé de plus en plus onéreux, réforme des APL qui peut être au désavantage de certains étudiants : se loger aujourd’hui est difficile et coûteux.
Là aussi, le gouvernement a enclenché des actions, en construisant notamment 40 000 logements étudiants sur le quinquennat. Une quantité insuffisante, selon Mélanie Luce, car “il y a 700 000 étudiants boursiers et seulement 175 000 logements Crous. Et le gouvernement avait promis 60 000 nouveaux logements entre 2017 et 2022”.
D’autres frais se rajoutent encore au budget étudiant, comme par exemple les frais d’inscription, le transport, etc. Plus que jamais, les étudiants sont en difficulté, et attendent une réponse forte du prochain gouvernement.