Face à la toute-puissance d’Amazon, les commerces français ont appelé en novembre dernier à un boycott. Le but : appeler les consommateurs à ne pas acheter leurs cadeaux sur le site du géant américain. Explications.
Un premier confinement aux lourdes conséquences
Lors du premier confinement du printemps 2020, les commerces non essentiels étaient fermés. Le second confinement a lui aussi imposé une fermeture administrative à ces mêmes magasins pendant tout le mois de novembre.
Très impactés par ces mesures, et malgré les aides déployées par le gouvernement, de nombreux commerçants se sont retrouvés en situation financière très délicate. Loin de baisser les bras, certains se sont organisés dès le premier confinement, pour permettre le click and collect ou le drive dans leurs commerces. Cette action a suscité l’adhésion de nombreux consommateurs, qui ont soutenu assez massivement leurs commerces préférés pour acheter leurs livres ou d’autres biens “non essentiels”.
A la réouverture au moment du déconfinement, les commerces ont à nouveau pu accueillir du public mais ont constaté une baisse de fréquentation, notamment dûe aux consignes sanitaires strictes. Le second confinement a donc fait l’effet d’un coup de massue sur un secteur qui ne s’était toujours pas remis du premier. Pendant ce temps, la belle santé affichée par Amazon a provoqué une grogne qui n’allait pas rester sans effet…
Un second confinement sans résignation
Le second confinement a donc été une annonce très mal acceptée par les petits commerces, d’autant qu’ils comptaient sur la fin d’année pour renflouer autant que possible leur trésorerie. Mais cette fois la levée de boucliers a été forte, et la mobilisation massive.
Dans un premier temps, les rayons “non essentiels” des supermarchés ont été interdits d’accès. En effet, les consommateurs pouvaient y acheter des livres, de la déco, etc. alors même que les magasins spécialisés étaient fermés. Il s’agissait d’une forme d’injustice difficilement vécue par les commerces qui, malgré la réactivation de leurs services de click and collect, déploraient à nouveau une sérieuse perte de chiffre d’affaires. En parallèle, il était toujours possible bien sûr d’acheter ces biens en ligne - et notamment sur Amazon.
Dans un second temps, c’est donc Amazon qui a été l’objet de toute la colère des commerçants. En effet, avec l’approche du Black Friday qui se tient habituellement fin novembre, Amazon a été clairement accusé de profiter de la crise pour vendre de plus en plus de produits sur Internet. Un élu a alors lancé une pétition, #NoelsansAmazon, pour aider l’emploi local. Celle-ci a été soutenue par une vingtaine d’ONG ainsi que par la Confédération des commerçants de France. Conscient de la polémique et de la colère des commerçants, le premier ministre lui-même a invité les Français à retarder l’achat de leurs cadeaux de Noël pour les acheter en local une fois le confinement levé, plutôt que de le faire sur Amazon.
Les commerces sont à nouveau ouverts depuis début décembre, mais Amazon a d’ores et déjà indiqué avoir effectué des ventes record fin novembre à l’occasion du Black Friday. A quoi va ressembler Noël pour les petits commerces ? Rendez-vous début 2020 pour le savoir…