Avec les accords de Paris de la Cop 21, près de 196 pays s’engageaient le 12 décembre 2015 sur des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. 7 ans après, le bilan est loin d’être à la hauteur des ambitions partagées. Tandis que viennent de s’achever les 5 années les plus chaudes depuis les premiers relevés météorologiques, force est de constater que la situation n’a pas beaucoup avancé. Émissions de gaz à effets de serre (GES), limitation de la hausse des températures, soutien des pays en voie de développement, les promesses sont loin d’avoir été tenues.
Quels engagements lors des accords de Paris ?
En décembre 2015, les accords de Paris soulevaient l’espoir et l’enthousiasme en proposant une entente internationale ambitieuse et différenciée. Chacun des pays signataires s’engageait sur des objectifs déterminés selon sa population, ses niveaux d’émissions en CO2 et son degré de développement économique.
Juridiquement contraignant, clair et précis, l’accord devait permettre une transition climatique imposée, sans laquelle les pays risquaient de se voir mis au ban de la communauté internationale.
Étrangement, aucune mobilisation spécifique n’avait été établie pour les années 2015-2020, période pendant laquelle les pays devaient surtout peaufiner leur plan d’action, avant une révision mondiale réalisée tous les 5 ans pour évaluer les progrès de chacun.
En bref, trois grandes catégories d’objectifs étaient précisées. D’une part le plafonnement des gaz à effets de serre (GES) dans les meilleurs délais, avec l’obligation, à partir de 2050, d’une baisse rapide pour un équilibre entre les émissions dues aux activités humaines et celles absorbées par les puits de carbone.
D’autre part, les signataires s’engageaient à contenir l’augmentation des températures en dessous de +2 °C d’ici 2100 et à limiter la hausse à +1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle.
Enfin, un mécanisme de soutien aux pays en voie de développement était mis en place pour les accompagner dans la mise en place d’une économie bas-carbone et résiliente. Ce dispositif prévoyait de partager les efforts en créant un fond de 100 milliards de dollars.
Quelles avancées dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
Alors que vient de s’achever en novembre 2019, la Cop 26 à Glasgow, le bilan des accords de Paris est pour l’instant bien maigre. De nombreuses mesures n’ont pas été respectées et les objectifs affichés sont loin d’être en voie de réalisation.
Pour ce qui est du réchauffement climatique, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) estime déjà à +1,2 °C l’élévation du niveau des températures depuis les années 2000. Le seuil de +1,5 °C pourrait être atteint dès 2030, avec une hausse potentielle de +2,7 à +3 °C d’ici la fin du siècle.
Comme le relève un rapport du Climat Change Performance établi lors de la Cop 25 à Madrid en 2019, aucun pays n’a pris les engagements suffisants pour limiter le réchauffement à +2°C d’ici 2100.
En 2020, un rapport de l’ONU pour l’environnement rappelait également que les politiques économiques des pays les plus polluants n’étaient pas compatibles avec les objectifs de limitation de la hausse des températures à + 2°C. L’ONU précisait aussi qu’il était urgent de mettre en place des plans de relance verts, et de réduire les investissements destinés au secteur des énergies fossiles.
Sur le plan des émissions de CO2, la situation n’est guère meilleure. Bien qu’ils aient été définis en fonction des ressources des états, les efforts de limitation sont insuffisants. En moyenne, les émissions de gaz à effets de serre augmentent même de +1,5% tous les 10 ans, alors qu’elles sont supposées diminuer de 40% d’ici à 2030 par rapport à 1990 pour atteindre les objectifs fixés.
Enfin, pour ce qui est du soutien financier au pays en voie de développement, là encore on ne peut que constater l’échec des ambitions affichées lors des accords de Paris. Le fonds de 100 milliards de dollars qui devait permettre aux pays émergents de faire face à l’impact climatique n’a toujours pas été créé.
Des raisons de rester optimiste ? Quelques-unes quand même, comme par exemple les mesures prises en France pour favoriser la rénovation énergétique des logements. Citons également les nouveaux engagements de l’Union Européenne, qui augmente ses ambitions de limitation de CO2 à 55% d’ici 2030. Évoquons aussi, les nouveaux objectifs affichés par la Chine en septembre 2020. Ce pays, souvent considéré comme le plus polluant sur la planète, s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2060.