le prix des vêtements va-t-il s’envoler en 2022 ?

Catégories: actualites, economie

Date : 06/01/2022

Auteur : Nathalie Ewert

Selon une étude de l’Institut français de la mode parue en octobre 2021, près de 60% des distributeurs en prêt à porter envisagent d’augmenter leurs prix en 2022. Pourquoi cette hausse ? Toutes les enseignes sont-elles concernées ? Nous répondons à vos interrogations.

Des matières premières de plus en plus coûteuses

C’est un effet collatéral de la crise sanitaire : depuis fin 2020, la hausse des prix de quasiment toutes les matières premières dans l’habillement est importante. Elle est de 25% en moyenne, avec des pics de 25,7% pour le coton, 27,4% pour la laine, 32,2% pour la soie et de 20% pour les fibres synthétiques.

Les raisons de ces augmentations sont simples. Tout d’abord, il faut faire face à une demande de plus en plus forte après le confinement, à laquelle les marques ne peuvent pas facilement répondre car elles ont pour la plupart épuisé leurs stocks au printemps 2020. En parallèle, la production des matières premières ainsi que des produits chimiques nécessaires pour l’ennoblissement du textile ont connu un frein lorsque le monde était à l’arrêt pendant le confinement. De plus, le transport est devenu plus coûteux, suite à la fermeture de grands ports chinois pendant les confinements et celle du canal de Suez pendant six jours début 2021.

C’est particulièrement dans le coton que se cristallise la tension. C’est une matière première très utilisée, et la principale source d’approvisionnement est la Chine. Mais la production a connu des aléas très impactant, et un scandale lié au travail forcé de la minorité des Ouïghours. Quant aux autres pays producteurs, ils ne peuvent faire face seuls à la demande mondiale.Augmentation des prix des vêtements en 2022

Augmentation du prix des vêtements ou baisse de marge ?

Lorsque les matières premières sont plus coûteuses, plusieurs options sont envisageables pour absorber les impacts de ces hausses de prix. La première est évidemment de vendre les produits finis plus chers. Certains acteurs ont d’ores et déjà anticipé, comme par exemple le géant du jean Levi Strauss, qui a augmenté ses prix courant 2021.

Mais toutes les enseignes et marques ne réagissent pas de la même manière. Elles considèrent en effet que la hausse des prix sera très mal acceptée par les consommateurs. Par conséquent, elles voient leurs marges s’effriter, mettant en danger leur organisation actuelle. Il s’agit donc d’un avis de tempête, qui oblige à la prudence et à la réflexion. La plupart des marques tentent pour l’instant de ne pas répercuter le prix des matières premières sur le produit fini, en espérant une amélioration en 2023 - qui sera directement corrélée à des facteurs macroéconomiques, voire géopolitiques sur lesquels il est difficile de se projeter.

Cependant, cette crise peut potentiellement avoir des effets bénéfiques pour ceux qui choisissent de produire local et de vendre local, qui est déjà une tendance forte dans l’habillement mais aussi dans d’autres secteurs. Le “made in France”, notamment, pourrait donc en profiter.

Nathalie Ewert
Nathalie Ewert
Rédactrice et journaliste web chevronnée, j'écris depuis 2008 sur de nombreux sujets pour des clients qui œuvrent dans des domaines très différents. Mes thèmes de prédilection vont vers la société et ses évolutions : développement durable, consommation, technologies, etc. Pour Eddy, je suis à l'affût des problématiques actuelles, que je cherche à expliquer et à développer de la manière la plus pertinente possible.